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Détection de ChatGPT par Parcoursup : fonctionnement et méthodes

Un algorithme ne dort jamais. Sur Parcoursup, la surveillance est silencieuse mais bien réelle : des systèmes scrutent les lettres de motivation, à la recherche de la moindre trace de texte généré par intelligence artificielle. Loin des projecteurs, la course entre outils génératifs et dispositifs de contrôle s’accélère, sans que la majorité des candidats en ait vraiment conscience.

Se reposer sur ChatGPT pour préparer son dossier, c’est courir le risque d’un rejet net ou d’un examen approfondi du texte par les établissements. L’étudiant prend alors le pari risqué de voir sa candidature fragilisée, qu’il ait agi par maladresse ou par stratégie.

Pourquoi l’usage de ChatGPT et des IA génératives interroge sur Parcoursup

L’arrivée massive de ChatGPT et des outils d’intelligence artificielle générative a rebattu les cartes pour les lycéens sur Parcoursup. De plus en plus de candidats s’appuient sur l’IA pour façonner leur lettre de motivation Parcoursup. Didier Jouanet, expert en orientation, encourage un usage réfléchi de ces solutions pour guider le choix post-bac, mais il trace une limite claire : rien ne remplace l’accompagnement humain.

Karine Gratton, qui accompagne les élèves, pointe les dangers d’une délégation excessive à la machine sur ce qui devrait rester un exercice personnel. De son côté, Coralie, lycéenne, s’est servie de l’IA pour organiser ses idées, sans renoncer à son style. Entre envie d’aller vite, curiosité et pression de la sélection, la distinction entre assistance et triche s’efface.

Du côté des instances, le comité éthique et scientifique de Parcoursup piloté par Gilles Roussel ne cache pas son inquiétude devant l’influence croissante de ces technologies. Il évoque un label Nutriscore pour signaler la qualité des formations, tandis que la Commission IA pousse à augmenter les cursus en intelligence artificielle. Pourtant, une certitude demeure : pour éviter les lettres fades et génériques, rien ne vaut une réflexion sincère et un dialogue avec des professionnels.

Voici les repères qui s’imposent aujourd’hui :

  • Authenticité : les jurys y sont particulièrement attentifs face à la montée des contenus produits par l’IA.
  • Accompagnement humain : il reste la référence pour se projeter au-delà du bac.
  • Outils IA : ils peuvent aider ponctuellement, mais ils ne doivent jamais se substituer à la réflexion personnelle.

Peut-on vraiment détecter une lettre de motivation écrite par une intelligence artificielle ?

Les universités françaises s’équipent de détecteurs d’IA de plus en plus pointus, à l’image de Winston AI, Turnitin ou Copyleaks. Dépassant la simple chasse au plagiat, ces outils analysent syntaxe, construction des phrases, redondances, vocabulaire. Ils attribuent une probabilité de texte généré artificiellement, traquant les formulations trop neutres ou les arguments sans aspérités.

Sarah Cohen-Boulakia, enseignante à Paris-Saclay, note une explosion de l’IA générative dans les lettres reçues. Armel Crétual, à Rennes 2, évoque des textes stéréotypés, uniformes, où l’identité de l’étudiant s’efface derrière un style formaté. Les enseignants veulent lire un « je », ressentir un engagement. ChatGPT, lui, produit des phrases correctes, mais sans vécu.

Quelques conséquences concrètes méritent d’être soulignées :

  • Les lettres impersonnelles sont repérées rapidement et font l’objet d’une vigilance accrue.
  • Les outils de détection progressent, mais l’identification reste une affaire de nuance et d’expérience.

Quentin Leroux et Aline Mousset, membres de jurys, relèvent sans peine les lettres trop « parfaites » pour être honnêtes. La machine peut impressionner, mais elle finit souvent par dévoiler son absence de singularité. Les examinateurs, quant à eux, scrutent le moindre signe de personnalité, la moindre faille qui trahirait une origine artificielle.

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Authenticité et risques : ce que les candidats doivent savoir avant de céder à la tentation de l’IA

Écrire une lettre de motivation sur Parcoursup revient à défendre son identité. L’utilisation de ChatGPT, soulignée dans les rapports universitaires, remet en cause cette exigence. C’est séduisant, rapide, mais cela ouvre la porte à de nombreux dangers : la perte de crédibilité, le soupçon de triche, et même la sanction académique.

Les universités rappellent que l’intégrité académique ne se négocie jamais. Les jurys disposent d’outils pour repérer le texte généré, mais l’absence d’authenticité reste leur principal indice. Recourir à l’IA sans l’indiquer, c’est s’exposer à la réglementation universitaire. Plusieurs établissements appliquent des mesures strictes : refus du dossier, annulation de la candidature, voire exclusion temporaire.

Voici ce que les candidats doivent impérativement garder à l’esprit :

  • Les enseignants attendent des dossiers sincères, rédigés avec franchise.
  • Toute forme de plagiat expose à des sanctions disciplinaires.
  • L’accompagnement humain reste le socle d’une orientation réfléchie.

Gilles Roussel, à la tête du comité éthique et scientifique de Parcoursup, le répète : la confiance entre universités et étudiants demeure le socle de la formation supérieure. La lettre de motivation ne se limite pas à un exercice automatique ; elle mesure la capacité de chacun à raconter son parcours et à s’engager. S’en remettre aveuglément à une IA, c’est prendre le risque de voir son avenir dérailler pour une page trop lisse, trop distante, et de perdre, au passage, l’occasion de faire entendre vraiment sa voix.